Rencontre avec Florence Villars, fondatrice de Villa santé

Originaire du Lot, Florence Villars a commencé son parcours par des études de droit notarial et de philosophie à Toulouse. Pendant 20 ans, elle a travaillé dans la promotion immobilière, un secteur particulièrement masculin où elle a su imposer son style en travaillant toujours avec douceur, bienveillance et intégrité. Mais Florence ne s’y est jamais vraiment sentie à sa place et à 39 ans, elle entame une psychanalyse, accompagnée par un psychanalyste freudien, durant laquelle elle explore la notion de désir. Cette thérapie fait ressortir un besoin de changement, la quête d’une nouvelle voie professionnelle. Un bilan de compétence réalisé auprès d’un psychologue a mis en évidence son attrait pour la psychologie, son désir d’aider les autres et ses qualités d’empathie, d’écoute et d’observation. Le métier de thérapeute est devenu une évidence. Florence se lance dans une reconversion professionnelle et suit pendant 5 ans une formation d’art thérapeute et continue son cheminement pour devenir psychanalyste.

L’art-thérapie est une approche thérapeutique visant à utiliser le potentiel d’expression artistique et la créativité d’une personne. « Ce n’est pas l’art de faire beau, on cherche à exprimer des émotions, à passer par le « faire » plutôt que par le langage ». Pour les patients souffrant de difficultés d’expression orale, de prise de parole,  le détour par l’image est plus facile pour dire leur souffrance. C’est un medium adapté aux enfants et adolescents, aux adultes en situation de handicap et aux grands blocages émotionnels, quand la souffrance est si forte qu’elle ne peut plus porter une parole.

Fraîchement diplômée en 2019, Florence commence par chercher un local. Elle souhaitait exercer dans son propre cabinet, se sentir « chez soi » et pouvoir l’occuper à son rythme. Un vrai pari que doivent faire les thérapeutes qui, au moment de leur installation, n’ont pas encore développé de patientèle suffisante pour assurer le financement des charges dans la durée. Face à toutes ces difficultés, Florence s’intéresse alors au coworking, et réalise qu’il n’existe que peu de lieux à Toulouse proposant le partage de cabinet, et offrant une facilité d’installation et un lieu d’échange entre thérapeutes.

C’est avec son mari, Philippe Martinho, professionnel de l’immobilier, qu’elle décide en 2020 de créer Villa santé. Ensemble, ils achètent une maison dans le quartier des Minimes, et façonnent chaque pièce pour offrir aux thérapeutes six cabinets flambants neufs, ainsi qu’une salle dédiée aux réunions et conférences, une salle d’attente, une cuisine et une terrasse à partager. Cet espace de « co-thérapeuting », dont les travaux ont été retardés par la crise sanitaire, voit enfin le jour en avril 2022.

Florence a imaginé Villa santé comme un espace d’échange et d’entraide entre professionnels, une solution facilitante pour les jeunes qui démarrent, un lieu pour la préservation et le soutien de la santé mentale. « Vu les temps qui courent, les pandémies, la guerre en Europe, le dérèglement climatique, Villa santé doit s’inscrire dans ce soutien ». Chaque praticien souhaitant réserver un cabinet s’engage à exercer de manière compétente, dans les limites et le respect de sa formation, et s’oblige à orienter ses patients vers un médecin en cas de nécessité. Le secret professionnel, l’honnêteté, la moralité sont des valeurs essentielles qui seront partagées entre tous les professionnels du centre.

Quelques semaines après le lancement de Villa santé, les premiers thérapeutes et professionnels du paramédical commencent à exercer. Réservation de cabinets à l’heure ou à la journée, avec ou sans abonnement, chacun y trouve son compte pour démarrer ou développer son activité à son rythme et sans contraintes, sous l’œil bienveillant de Florence, toujours disponible pour accueillir les praticiens et leurs patients dans les meilleures conditions.